quinquafolie

Pour un tango avec lui …

Elle avait toujours voulu danser le tango argentin.

Pas le tango de salon (celui-là elle a su le danser dans sa prime jeunesse, ainsi que le paso doble, ne vous en déplaise), non. Le tango argentin. Le vrai.  L’évolution de deux corps en mouvements de rapprochements et éloignements, sur des rythmes syncopés et sensuels. La symbiose, l’alchimie des corps transcendés.

Pour elle, le tango s’exprimait en rouge et noir. Jupe fendue ou à volants. Frous-frous écarlates, escarpins vertigineux. Monsieur en noir. Cheveux noirs. Mat. Latin lover. Un cliché ? Sans doute, mais pourquoi pas.

Elle les imaginait tournoyant, têtes fières, altiers dans leurs mouvements de va-et-vient. Sur une musique, quelques bandonéons. Et des noms qui résonnent et claquent comme un talon sur le parquet : Astor Piazzola, Carlos Gardel.

Elle imaginait ces danseurs évoluant sur la piste en des entrelacs de pieds savamment rythmés. Elle voyait leurs regards accrochés, extatiques. Elle suivait ces mains qui se touchent et se caressent.

« Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis », semblaient se dire à l’infini ces deux âmes jouissant d’une acmé incertaine mais attendue dans un lâcher-prise paroxystique.

Oui, elle voulait entrer dans leur jeu. Chausser des escarpins vermillon et tournoyer jusqu’à la jouissance dans les bras d’un danseur-de-tango-argentin-viril-et-sensuel-de-type-mâle-dominant. Se laisser faire et guider. Perdre contact avec la réalité. Entrer dans cette transe que seule la danse procure.

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