Quinquasemarre

Homme qui rit, quitte ton lit !

Dans la série des études sur habitudes et intelligence (celle sur les relations entre grasse matinée ou comportement bordélique et intelligence ont donné deux chroniques à relire, si ce n’est déjà fait), voici celle sur la corrélation entre humour noir et hauteur de QI : http://www.marieclaire.fr/gens-droles-plus-intelligents,1241345.asp

Ah, voilà donc une étude qui requinque le moral de notre Quinqua ! Entourée de gens maniant avec brio, sarcasmes et humour noir, elle a elle-même fait ses armes aux joutes spirituelles, afin de ne jamais être en reste ou victime des saillies de ses partenaires. A bonne école, elle fut.

Disposer du sens de l’humour (de quelque couleur qu’il puisse être) nécessite d’avoir a minima le sens de l’à-propos et de la répartie. Pour lesquels, on se doute bien qu’il faille maîtriser l’art de la syntaxe, du verbe et du concept. A mille lieux de la blague grasse de potache, abordable à tout un chacun, mais qui ne joue cependant pas dans la même cour.

« Non seulement les gens drôles font rire les autres, mais ils rient aussi plus eux-mêmes », nous dit l’étude.

Certes. Mais pas toujours. Il est toujours plus aisé de rire des autres que de soi-même. Et en chaque bretteur, se cache souvent le pire des susceptibles.

Comme le répète notre quinqua … il est plus facile d’avoir de l’esprit que de l’humour. Car s’il est facile de se moquer des autres, il l’est un tantinet moins de se moquer de soi, mais pire encore d’accepter d’être moqué par un autre.

Freud nous a bien dit toute la perversité qu’il y avait à avoir de l’esprit *. Et l’aspect pathologique ou névrotique de la pratique, l’humour permettant, selon lui, de libérer des pulsions sexuelles et agressives refoulées. De quoi vous faire perdre tout sens de l’humour, justement. Mais laissons de côté ce cher Freud et retournons à cette étude bien moins intelligente certainement.

Le rire entrainant la production de dopamine, et donc la sensation de bien-être et de fait, la création de connexions neuronales, il nous rend plus futés. Ouf ! Mais pas seulement !

Les personnes disposant de cette qualité auraient une haute estime d’elles-mêmes.

Alors là, on émet un doute. Si effectivement, il faut avoir une certaine capacité à ne pas craindre de tomber à plat et de juger en quelques fractions de secondes de la qualité d’une saillie avant même de l’émettre, comment alors analyser l’auto-dénigrement, qualité nécessaire à tout humour-lover !

Notre quinqua se souvient d’une récente discussion avec un ami, que l’humour auto-dénigrant qu’elle savait manier à la perfection, avait fini par dégoûter de la moindre approche supra-amicale. Et de s’entendre même dire que son humour de chambrée était probablement incompatible avec tout souhait de finir en chambre !

Reprenons. L’humour rend donc plus intelligent, ou fait paraître intelligent celui qui le manie avec gourmandise ! Pourtant, toute femme qu’elle était, elle se rendait compte que l’art de manier le verbe à dépens l’éloignait de possibles conquêtes. Cet article lui laissait supposer que l’humour était signe de QI élevé, alors que les hommes semblaient fuir devant un tel signe de supposée supériorité intellectuelle.

Également, « L’humour rendrait attirant ? » questionne l’étude.

Sûrement ! Les femmes sont censées aimer les hommes drôles, corroborant l’adage : « femme qui rit, à moitié dans son lit ! ».

Sauf qu’à l’inverse, il semblait que « femme drôle faisait fuir ».

Pouvons-nous en conclure que les hommes n’aimaient pas rire des exploits humoristiques des femmes qui s’entretenaient avec eux ?  Ou que pour eux, ils n’étaient en aucun cas un prélude à l’amour ?

L’humour est-il une arme dont seuls les hommes peuvent s’enorgueillir ? Les femmes doivent-elles se contenter de battre des cils, en penchant la tête de côté en souriant (sans rire trop fort) de l’éloquence des hommes qu’elles entendent séduire ?

Là était la question. Il n’était pas certain en revanche, que notre quinqua soit suffisamment souple pour se priver de la joie de jou(t)er. Car quoi de plus triste que de passer de Quinquadrôle à Quinquaquiminaude …

En elle sommeillait un Diabolo. Mais tout le monde n’est pas Satanas ! (là, je sais, j’en vois un sourire …). Car rien, non, rien ne la privera d’une bonne vacherie. Pas même – ou surtout pas – l’angoisse de finir, seule, à rire de ses traits.

*Le Mot et L’esprit, Sigmund Freud
Lire également :
https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/avoir-de-l-humour-noir-est-un-signe-de-haute-intelligence_1874631.html
Ou
https://digest.bps.org.uk/2017/01/18/if-you-like-sick-jokes-maybe-its-because-youre-just-so-smart/

2 réflexions au sujet de “Homme qui rit, quitte ton lit !”

Les commentaires sont fermés.